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C’est donc par la résolution communiste du problème économique -c’est à dire par la suppression de l’aliénation – que l’on rend possible la coïncidence parfaite des fins particulières de l’individu et des fins générales de la collectivités.
Mais nous affirmons que cette organisation communiste de l’économie n’est possible que dans l’Anarchie, de même que nous pensons que l’avènement total de l’Anarchie, n’est possible que sur une base économique communiste. Car dans un régime autoritaire, régime d’économie dirigée en l’absence des libertés, une classe ou une caste dirigeante se reconstitue fatalement avec ses privilèges et l’oppression comme conséquence. C’est pourquoi nous refusons de confondre l’émancipation du prolétariat avec l’avènement des régimes autoritaires. Quelle que soit leur origine.
Nous ne pensons pas pour autant que la transformation du régime de propriété soit suffisante pour définir tout le concept anarchiste de Révolution. Cette transformation de l’infrastructure est une condition nécessaire, sine qua non , de la transformation éthique, morale, culturelle, de ce qu’implique pour nous l’idée de la Révolution totale mais elle peut n’être pas suffisante. Nous ne pensons pas qu’à partir de la révolution économique tout s’enchaîne nécessairement; pour nous, -contrairement au marxisme- l’anarchisme n’implique pas un automatisme de ce genre et nous pensons, avec Malatesta, que seule la volonté des hommes décidera de ces superstructures, bien qu’elles n’apparaissent que comme reflet des conditions objectives. C’est pourquoi en luttant pour la libération économique nous avons conscience de lutter seulement pour un 1ere condition pour l’accomplissement de l’homme totale et qui sera l’œuvre de lui-même.
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