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Voici dans un premier temps un »Manifeste abolitionniste » (juillet 2019). Il est suivi d’une »Déclaration contre l’abolition du travail sexuel » (janvier 2020).
Manifeste abolitionniste
« … nous nous battrons pour maintenir la ligne abolitionniste dans les organisations anarchistes et les groupes d’affinité dans lesquels nous sommes intégré.e.s, et que nous n’accepterons pas l’entrée et l’organisation des intérêts du commerce du sexe dans la Confédération nationale du travail CNT-AIT sans au moins un débat ou une discussion préalable. »
Sacralisée dans les sociétés primitives, ou transformée en commerce dans les économies monétaires, la prostitution a été une constante dans l’histoire de l’humanité. Traditionnellement, elle a été considérée comme une fonction nécessaire dans les sociétés structurées de manière rigide en strates sociales. Historiquement, ceux qui ont eu recours au sexe pour des raisons économiques n’ont pas appartenu aux couches supérieures, qui n’en ont pas besoin ; ceux qui sont au bas de l’échelle offrent et ceux qui sont au sommet achètent. Comme ce sont aussi surtout des filles et des femmes qui se sont consacrées à cette activité, en raison de la demande majoritaire des hommes, il s’agit d’un phénomène étroitement lié au patriarcat. Il s’agit donc d’une activité qui appartient à une formation sociale verticale, et non à une société égalitaire, et nous ne pensons pas qu’elle puisse cesser de l’être, quelle que soit la richesse des personnes qui la pratiquent ou le nombre d’hommes et de femmes qui la pratiquent : celui qui achète, continue à avoir un privilège sur celui qui est acheté, qui est dégradé par ce fait même.