Suite à la lecture de ce très court livre (85 pages) sur l’éducation populaire, je souhaite vous partager mes impressions. Avant, je vous laisse lire la quatrième de couverture pour vous en faire une rapide idée.
Le premier texte, quoi que fort intéressant, m’a moins rejoint car cette présentation du « Programme » demeure, tel un manifeste, dans les grandes lignes des principes d’une « éducation anarchiste ». Les liens qui sont tissés avec d’autres penseurs et l’importance de ces idées progressistes par rapport à leur époque (écrit avant l’avènement de l’anarchisme même) rend le texte fort instructif. Cela dit, c’est vraiment le deuxième texte que j’ai trouvé le plus pertinent, du moins face à mes attentes de vouloir faire de l’éducation populaire.
De ce deuxième texte, je retiens essentiellement que les premières Universités Populaires françaises n’étaient pas assez pédagogiques ou plutôt pas assez pragmatiques pour les classes ouvrières. Cette citation de Francis Delaisi (dans Lucien Mercier , Les Universités populaires, 1899-1914) montre bien le problème:
«Que demandait l’ouvrier? La connaissance précise et pratique de la société où il peine. Que lui a offert l’universitaire? La connaissance des métaphysiques, des littératures, des arts: en somme des distractions, une culture d’oisifs. Comme d’ordinaire le peuple demandait du pain, comme d’habitude on lui a offert de la brioche.»
Le texte suit en suite la démarche de la Dionyversité (dionyversite.org) en réponse à cette problématique.
En conclusion, ce livre est un peu court,. Il aurait été intéressant de développer de manière plus approfondit les tendances pratiques et théoriques dans les universités populaire d’aujourd’hui. De plus, le titre ne représente pas bien son contenu. Je l’aurais personnellement appelé « Universités populaires: des origines libertaires à une expérience d’aujourd’hui » car il n’y est pas vraiment question d’éducation populaire dans le sens où j’ai l’impression qu’on peut l’entendre au Québec du moins, soit la vulgarisation de notions politiques de changement social au sein des groupes sociaux militants.