La CNT-AIT vient d’éditer une brochure sur l’histoire des grèves des loyers, depuis la Commune de paris (la grève des loyers la plus réprimée de l’histoire), jusqu’à la Grève actuellement en cours en lien avec le Covid 19, en passant par les grèves de loyers insurrectionnelles d’Argentine, du Mexique ou d’Espagne d’avant guerre. Elle contient d’ailleurs des textes inédits en français sur ces trois derniers mouvements.
La version papier peut être commandée en envoyant un mail à contact@cnt-ait.info. La brochure faire 184 pages, le prix y compris les frais d’envois est de 8 euros. Vu le confinement prévoir malgré tout un délai pour l’acheminement …
Ci dessous l’intro et le sommaire. Bonne lecture !
INTRODUCTION : « LA PROPRIÉTÉ C’EST LE VOL »
Cette phrase prophétique de Proudhon – le Père de l’Anarchie si on en croit les historiens – fut écrite en 1840, en plein essor de la Révolution Industrielle qui réclamait sans cesse toujours plus d’ouvriers pour faire tourner à plein l’économie de production en plein essor.
Les paysans quittent les campagnes et viennent s’entasser en ville, pour rejoindre le cortège des ouvriers qui se feront avaler par l’usine-Moloch, comme l’a immortalisé Fritz Lang dans son film prophétique Metropolis.
Affiche photomontage qui serait l’œuvre d’un dessinateur italien. Face à la lâcheté du Front Populaire (français) qui refusa de livrer des armes au peuple espagnol, une intense campagne était menée surtout par les anarchistes et -un peu- par la gauche de la gauche française ou la CGT. Affiche co-signée CNT-FAI d’un côté et CGTSR-FAF côté français.
L’autoréduction des loyers n’est pas une utopie, dans plusieurs pays, Espagne, Italie, Argentine… des populations se sont regroupées dans des comités autonomes, indépendants des partis ou syndicats, pour imposer la réduction des loyers et elles ont gagnées. Parlons entre nous de ces combats, de la nécessité de cette lutte et des formes que nous voulons lui donner.
BAISSE DES APL ? BAISSONS LES LOYERS !
Lundi 18 septembre 2017, par CNT-AIT Toulouse
L’État a décidé de baisser les APL de 5€. Ces allocations, présentées depuis des années comme une aide aux plus défavorisés (chômeurs, travailleurs pauvres, handicapés, …) n’ont en réalité que contribué à l’enrichissement des spéculateurs immobiliers en favorisant la hausse des loyers.
De fait, depuis 20 ans les loyers ont augmenté beaucoup plus vite que les salaires de sorte qu’ils représentent souvent aujourd’hui plus de 30% des revenus d’un ménage.
Les philosophe et sociologue Pierre Dardot et Christian Laval viennent de publier un livre imposant sur le Commun. Prenant appui sur les luttes altermondialistes de défense des biens communs contre la privatisation généralisée de toutes les ressources, ils défendent ici l’idée que le développement des communs reste une construction politique opposant le droit d’usage à celui de la propriété. Une mise en perspective résolument moderne qui renouvelle le concept d’appropriation sociale tout en renouant avec les interrogations du mouvement ouvrier au XIXe siècle.
Je n’ai pas encore écouté ce cours documentaire, mais le fait que son réalisateur ait fait dans le passé de très bons petits documentaires me pousse à le partager sans me poser de question en sachant d’avance que ça va être excellent. Il a aussi fait un cours reportage sur les évènements en Bosnie, là où la population ont formés leurs assemblées populaires souveraines en lutte contre la classe capitaliste et politique. C’est dire à quel point Brandon Jourdan – le réalisateur en question- s’intéresse à des sujets vraiment intéressants et pertinents!
This short documentary explores ongoing resistance and self-organization in the midst of the economic and social crisis in Madrid, Spain.
As social conditions continue to deteriorate across the country, people have been turning to the streets and to each other to find for solutions to the crisis. This film tells a story of the massive mobilization that saw millions of people converge on Madrid on March 22nd 2014, the story of the proliferation of social centers, community gardens, self-organized food banks, and the story of large-scale housing occupations by and for families that have been evicted. The film pieces together many of the creative ways that people have been coping with crisis and asks what the future may hold for Spain.
Filmed and edited in March/April 2014, it is part of the Global Uprisings documentary series.
La guerre civile a commencé hier en Ukraine. Une manifestation loin d’être pacifique s’est affrontée aux forces de défense de l’État et aux unités formées par les partisans de l’actuel gouvernement, près du Vekhovna Rada (Parlement). Le 18 février, la police, ainsi que les paramilitaires, ont commis un bain de sang dans les quartiers gouvernementaux au cours duquel de nombreux manifestants ont été tués. Les bouchers des unités spéciales ont battu les détenus. Les députés du Parti des Régions et leurs laquais de la bourgeoisie du Parti ‟Communiste” de l’Ukraine ont fui le Parlement par un tunnel souterrain. Le vote des amendements constitutionnels, destinés à limiter le pouvoir présidentiel, n’a donc pas eu lieu.
Après leur défaite dans les quartiers gouvernementaux, les manifestants se replièrent sur le Maidan [place de l’Indépendance]. À 18 heures, le ministère de l’Intérieur et le Bureau de la sécurité intérieure (SBU) ont lancé un ultimatum aux manifestants, exigeant leur dispersion. A 20h00, les unités de la police spéciale et les forces paramilitaires, équipées de canons à eau et de véhicules blindés, se sont lancées à l’assaut des barricades. Les commandos de la police politique (SBU), ainsi que les troupes pro-gouvernementales ont fait usage de leurs armes à feu. Cependant, les manifestants ont réussi à brûler l’un des véhicules blindés de la police, et il s’est avéré que les forces gouvernementales n’étaient pas les seules en possession d’armes à feu. Selon les données publiées par la police (le 19 février, 16h00), 24 personnes ont été tuées : 14 manifestants et 10 policiers. Trente et un policiers ont été blessés par balle. Même si leur estimation des pertes du côté de la police est exacte, le nombre de victimes parmi les manifestants a été certainement sous-évalué. Les médecins du Maidan citent au moins 30 tués.
Ce qui se passe actuellement à EuroMaidan peut être mis en parallèle avec la présence des milices patriotiques à Occupons Montréal ou la présence de fascistes dans le mvt occupy aux USA. Pour certainEs indignéEs, la cause justifiait l’union avec ces groupes réactionnaires. Pour les gens qui ont une grille d’analyse politique plus élaborée qui exclue cette alliance contre-nature, la réflexion sur la lutte contre l’extrême-droite est de mise. Ce billet fait une courte critique des différentes perspectives de lutte contre l’extrême-droite et termine avec une note constructive sur une initiative inter-syndicale ayant lieu actuellement en France.
Voici un extrait tiré d’un documentaire sur l’anti-sémitisme et les néonazis en Urkaine. Pour les personnes qui suivent de près l’évolution de l’extrême-droite en Europe, rien de particulièrement différent. On voit entre autres sur ces images que les néo-fascistes sont organisés et diffusent activement leurs idées par la distribution de journaux de propagande. Cette vidéo démontre que, malheureusement, les idées et les organisations d’extrême-droites ont pris de l’ampleur.
Les choses changent et l’Ukraine ne fait pas exception à la vague réactionnaire qui déferle actuellement sur l’Europe. Heureusement, il ne s’agit pas d’une fatalité. On peut lutter. En fait, c’est en quelque sorte notre devoir! Mais comment lutter?
Ce deuxième clip montre la présence d’antifascistes en Urkaine. La forte présence des fascistes lors des évènements de ces derniers temps nous pousse à nous demander ce qu’est devenu ce mouvement antifasciste?
Ces images de résistance contre le fascisme semblent malheureusement anecdotiques face à la réalité actuelle en Ukraine. Le mouvement antifasciste a-t-il perdu de son souffle face à l’usure ou face à la répression étatique? Ça serait intéressant d’entendre l’avis de quelques militants antifa urkainiens sur la question…
Comment lutter contre l’extrême-droite
Cette question est l’objet d’un éternel débat dans les milieux d’extrême-gauche. Les stratégies abondent: Front populaire en alliance avec la bourgeoisie? Front uni d’ouvriers révolutionnaires? Groupes entrainés au combat de rue comme dans le film « Antifa chasseur de skin »? Certaines expériences communautaires à Montréal ont même donné lieu à des collaborations avec la police… à quoi bon lutter contre l’extrême-droite si c’est pour aller main dans la mains avec d’autres genres de fascistes? (police et staliniens)
Tandis que le Parti communiste Ukrainien (stalinien) semble appeler à la formation de milices d’unité anti-fasciste et que la contre-culture skin/antifa refait surface, on peut se demander s’il s’agit de la meilleure approche à adopter. Est-ce qu’une avant-garde politique ou militante réussira à combattre la diffusion des idées et organisations de l’extrême-droite dans la population? Peut-être si leurs organisations sont elles aussi petites et isolées, mais du moment qu’il s’agit d’un mouvement social politique, que doit-on faire?
Dans les circonstances grecques, certaines organisations (dont initiative des étudiantEs et travailleurs-travailleuses grecs à Paris) ont souligné que la confrontation directe des « antifas de combat de rue » contre les néonazis manquait de portée politique ce qui condamnait ces initiatives à être réduite aux yeux de la population à « une simple lutte entre extrémistes ». Sans dénigrer ou banaliser les nécessaires et courageuses actions de confrontation faites contre les rassemblements et les membres néonazis, on doit avouer que la lutte de l’avant-garde militante contre le fascisme reste marginalisée pour différentes raisons tandis que l’extrême-droite tend à se populariser dans le discours public et les médias. Il peut être de mise de se poser la question à savoir si l’antifascisme skinhead et/ou les milices antifascistes sont les stratégies les plus appropriées pour lutter contre le fascisme et ses organisations?
Cette question ramène à la problématique de l’action militante. D’une manière réductrice, on pourrait se poser la question: doit-on agir sur la base de sa propre initiative minoritaire d’avant-garde ou militer pour organiser les masses populaires? L’un n’empêche pas l’autre, évidemment. Dans certaines circonstances, une base active radicale et autonome est essentielle pour permettre au mouvement de réagir rapidement. J’ai par contre l’impression que l’organisation de masse manque. Selon moi, les plateformes publiques larges comme Facho-watch semblent un espoir de dé-getthoïsation des luttes anti-fascistes, même si dernièrement on dirait que le site web est moins actif. Par contre, Facho-watch, même s’ils font une bonne activité de dénonciation dans les médias sociaux (et dans les médias de masse à l’occasion), reste encore une initiative (bien que nécessaire) d’une minorité qui se base sur ses propres moyens… trop souvent limités.
Face à cette situation, pourquoi les organisations populaires (syndicales et communautaires) ne prennent-elles pas plus l’initiative de mettre à la disposition de ces minorités militantes des infrastructures matérielles pour élaborer cette lutte au sein des mouvements sociaux actuels? Serait-ce le rôle des militants de se rendre en leur sein pour favoriser cette ouverture?
Voici deux exemples qui rassemblent des masses de gens de différents horizons dans le cadre d’une lutte anti-fasciste. C’est tiré de ce que je connais, donc c’est limité. Si vous en savez plus que moi, allez-y, commentez!
Des rassemblements antifascistes populaires en Allemagne
Il peut être intéressant d’étudier l’organisation qui précède les grands rassemblements de milliers de personnes en Allemagne où des gens de différents horizons viennent confronter plus ou moins directement les néo-nazis dans leur traditionnelle marche de « l’holocauste par les bombes ». L’amer expérience vécue par les habitantEs de l’Allemagne lors du régime Nazi explique probablement en partie la forte mobilisation spontanée. Peut-être aussi que le succès tient de la répétition de cette mobilisation d’année en année. L’effet boule de neige peut ainsi rassembler plus de gens grâce à la couverture médiatique de l’année précédente. Il devient donc facile de mobiliser largement quand une cible est clairement identifiée politiquement et qui se rassemble à une date précise et un endroit précis. Mais ce genre mobilisation de masse devient difficile quand le fascisme est plus diffus au sein de la société et surtout, masqué politiquement derrière des enjeux réactionnaires. C’est pourquoi selon moi la stratégie suivante est plus adaptée.
Alliance syndicale contre l’extrême-droite Sur une base syndicaliste révolutionnaire et libertaire, je pense qu’il peut être intéressant de tourner notre regard vers la coalition intersyndicale contre l’extrême-droite qui se développe présentement en France.
Cliquez sur l’image pour voir les vidéos du rassemblement inter-syndical contre l’extrême-droite du 29 janvier dernier. Le site web du syndicat SOLIDAIRE contient aussi la déclaration de fin de rassemblement: http://www.solidaires.org/article47146.html
Voici le texte tiré du site de la CGT française au sujet de cette coalition en construction: L’extrême droite prospère sur le terrain de la désespérance sociale et des promesses non tenues. Sa progression n’est pourtant pas inéluctable. Il est de la responsabilité du syndicalisme de mettre les salariés en garde contre l’imposture sociale du FN. Il est de la responsabilité du syndicalisme de combattre la stratégie de ceux qui cultivent le rejet de l’autre et la division des salariés, pour mieux cacher leur incapacité à tracer des perspectives d’avenir et de justice sociale.
La CGT, FSU et Solidaires lancent une campagne commune pour combattre les idées d’extrême droite. Première étape : un meeting (avec la participation des premiers responsables de chaque organisation) dans les locaux de la CGT à Montreuil, le 29 janvier prochain à partir de 19h30 au terme d’une journée de débats et de réflexion dans les locaux de la bourse du travail de Paris.
Espérons que cette nouvelle alliance saura donner lieu à une base unitaire syndicale rassemblant une masse de gens plus large, car les minorités militantes trop souvent marginalisées (politiquement et par leur pratique d’avant-garde) ne pourront pas venir à bout du mouvement d’extrême-droite à eux-elles seules.
Cliquez ici pour lire le dépliant syndical Anti-FN
La lutte entre les différents groupes du grand capital – du pouvoir et de «l’opposition» – a conduit à la mise en œuvre des lois scélérates qui ont transformé l’Ukraine en un état policier.
Les forces d’extrême droite de ‘la partie droite de Maydan’, plus contrôlé par «l’opposition», sont allés à attaquer le Conseil des ministres situé à la rue Grushevsky à Kiev.
Cela a entraîné une confrontation brutale avec les forces répressives spéciales de ‘Berkut’, ‘Yaguar’ etc, et il a donné lieu à de nombreuses victimes parmi les manifestants. Les autorités ont franchi la ligne, démontrant la véritable essence de la démocratie bourgeoise. La situation dans la capitale ukrainienne est de plus en plus tendue.
Un anarchiste ukrainien de la Confédération Révolutionnaire des Anarcho-Syndicalistes (CRAS-AIT), réagi à l’incertitude ambiante provenant du fait que une large part des manifestant de la place Maïdan à Kiev sont d’extrême-droite. On voit ici une rune symbolisant la suprématie blanche et le drapeau noir et rouge horizontale de l’Armée insurrectionnelle d’Ukraine branche armée de branche armée de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui collabora avec l’occupant allemand pendant la seconde guerre mondiale par antisoviétisme. L’un de ses dirigeants, Stepan Bandera, est régulièrement encensé par le parti d’extrême-droite Svoboda.
La classe des travailleurs est maintenant confrontée à l’éternelle question « que faire » ? Que ce soit pour soutenir l’opposition ou le gouvernement. Aller à « Maydan » ou rester chez soi ? Soutenir « les autres » ou les politiques ou lutter pour le bonheur des travailleurs ?
La caractéristique des émeutes Ukrainiennes est qu’elle est animée par des militants d’extrême-droite. On voit ici des militant du parti Svoboda.
Il n’y a qu’une seule réponse à cette question: commencer par la défense de nos propres intérêts de classe: les intérêts des travailleurs salariés.
Certains se demandent, à juste titre, quel est le problème ? Pourquoi ni le gouvernement ni les entrepreneurs ne s’occupent de l’amélioration de la vie des travailleurs ?
La réponse est que le gouvernement et les propriétaires – bourgeoisie- veulent recevoir d’énormes profits mus par leur avidité, leur cupidité, l’individualisme et de l’égoïsme et de l’exploitation des travailleurs salariés.
Ils veulent dépenser le moins possible tout en voulant engranger le plus possible et par conséquent n’ont aucuns intérêts à vouloir l’amélioration de la vie des travailleurs.
Et parce que ces personnes ne se préoccupent pas de l’amélioration de leurs vies les travailleurs doivent se libérer eux-mêmes.
Comment agir? Tout d’abord s’unir dans les syndicats en lutte (syndicats révolutionnaires) pour la lutte collective et organiser des intérêts de classe. Il est nécessaire d’organiser des grèves pour obtenir l’augmentation de salaire au coût réel de la main-d’œuvre (salaire minimum pas moins de 500 euros par mois), la réduction du temps de travail à 6 heures par jour, le contrôle des travailleurs sur l’entreprise – aller à l’offensive contre le joug du pouvoir et du capital.
Quels seront les effets sur le pays ?
Premièrement, cela permettra de ne pas donner la flamme de l’affrontement entre le pouvoir et l’opposition et permettra aux masses de ne pas être entraînées dans le conflit armé.
Deuxièmement, la lutte pour de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés va augmenter le bien-être humain. Troisièmement, la croissance des salaires va augmenter le pouvoir d’achat des citoyens et ainsi donner un nouvel élan aux producteurs: la production de biens et de services va augmenter, et influencera la modernisation des équipements, outils, machines et autres moyens de production.
Par conséquent, le sort et le bien-être de l’Ukraine est principalement entre les mains des travailleurs qui dépend d’abord de la prise de conscience et la volonté des travailleurs salariés à défendre collectivement leurs intérêts de classe et pas les intérêts de la grande entreprise, des magnats et les politiciens. C’est le vrai moyen de sortir de la crise politique et économique.
BAISSE DES APL ? BAISSONS LES LOYERS !
Lundi 18 septembre 2017, par CNT-AIT Toulouse
L’État a décidé de baisser les APL de 5€. Ces allocations, présentées depuis des années comme une aide aux plus défavorisés (chômeurs, travailleurs pauvres, handicapés, …) n’ont en réalité que contribué à l’enrichissement des spéculateurs immobiliers en favorisant la hausse des loyers.
De fait, depuis 20 ans les loyers ont augmenté beaucoup plus vite que les salaires de sorte qu’ils représentent souvent aujourd’hui plus de 30% des revenus d’un ménage.