Après avoir expliqué le scénario qui aurait selon lui permis à la classe ouvrière d’accomplir la révolution en espagne, le militant Josep Rebull du comité local du POUM de Barcelone, explique sa vision de la différence entre Syndicat et Conseils Ouvriers. Selon lui, les instances locales auraient dues quitter la structure syndicales pour favoriser la création de Conseils ouvriers, libérés de la bureaucratie syndicale, même anarchiste.
Auteur: Agustin Guillamón
Un théoricien révolutionnaire : Josep Rebull
La critique interne de la politique du Comité Exécutif du POUM pendant la Révolution espagnole (1936-1939)
« Josep Rebull a ensuite distingué avec précision, rigueur et clarté, entre comités, conseils ouvriers et syndicats. Ce sont des organes distincts avec des fonctions différentes. Les syndicats, dans une étape révolutionnaire, seraient les organismes économiques de contrôle de la production et de la distribution, c’est-à-dire des organes techniques et administratifs. Mais ils ne pourraient remplir des fonctions de représentativité politique ou de organismes de pouvoir ouvrier. Comme disait avec beaucoup de pédagogie Rebull: » Ce serait une erreur fondamentale d’attribuer aux syndicats la représentation du pouvoir prolétarien « .
Les Conseils sont précisément ces organes de pouvoir ouvrier qui, à cause de leur élection démocratique en assemblée, sont indépendants des bureaucraties de syndicats et de partis. Le renforcement des conseils suppose qu’ils assument des fonctions de direction dans chaque localité, accélérant la décomposition du système capitaliste. Ils sont donc antagonistes de l’Etat capitaliste et leur défense est incompatible avec les partis qui participent aux gouvernements de la bourgeoisie.
La divergence fondamentale de Rebull avec les conseillistes a son origine dans l’importance qu’il accorde à cette mission du parti révolutionnaire qu’il considère comme irremplaçable pour la victoire de la révolution parce que la classe ouvrière ne pourrait y arriver spontanément. »