Un texte Des membres de La Grotte, local anarchiste-communiste et féministe de Poitiers
Paru dans Courant Alternatif #305 décembre 2020
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A l’heure où les « questions de genre » sont, notamment en France, un des thèmes favoris des élites politiques, universitaires et médiatiques, et où les courants féministes existants s’opposent sur divers sujets, il nous a paru important de préciser nos propres positions sur le féminisme, en tant que militantes anarchistes-communistes.
• Nous luttons à la fois contre le patriarcat et contre le capitalisme
Le patriarcat est le système d’oppression qui assoit la domination des hommes sur les femmes dans tous les domaines de la société (économique, politique, sexuel, intellectuel…). Cette oppression spécifique est transversale en ce qu’elle touche toutes les femmes de la société, quelle que soit leur appartenance de classe ; et elle est fonction de leur sexe biologique, ou plus exactement de leurs capacités procréatives (effectives ou potentielles) que les tenants de l’ordre établi veulent contrôler. Les femmes sont en effet assignées à la sphère privée pour assurer la reproduction sociale sur le court et le long terme. Elles ont à charge, dans leur grande majorité, l’élevage des enfants, la préparation de la nourriture, l’entretien du logement, etc., tandis que les hommes occupent la sphère publique. Ces rôles différenciés sont imposés aux deux sexes par tout un conditionnement exercé dès la naissance – avec, concernant les femmes, l’injonction à avoir des enfants. Aussi ne peuvent-elles échapper à leur condition qu’en abolissant le rôle attendu d’elles, appelé en France « sexe social » par le Mouvement de libération des femmes (MLF) dans les années 1970 – mais rebaptisé « genre » dans les années 1980 sous l’influence des études culturelles produites par l’Université américaine.
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